Vos commentaires seront les bienvenus !

Nous sommes plus que jamais à l'époque du dialogue, de la participation. Alors, n'hésitez pas à vous exprimer sur les thématiques des divers billets. Encouragez-moi en m'indiquant les sujets que vous aimeriez voir traités ! Et à bientôt !

dimanche 5 avril 2009

Haro sur l'Hemoccult ! ou « Comment une course de lenteur peut devenir une course de vitesse « ?

C'est la question que l'on peut se poser devant les injonctions de l'Académie de Medecine et de la Haute Autorité de Santé, demandant que le test Hemoccult (test au gaiac) actuellement utilisé en France a l'échelon national, dans le dépistage organisé du CCR, soit remplacé par un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles !

Le communiqué de l'Académie dit textuellement : « Il est urgent de changer de test »


L' Hemoccult a pour lui une validation internationale, confirmée par des études comme il y en a peu dans le domaine de la prévention, compte tenu de leur nombre, de leur haute qualité de leur durée (7 ,8 ans et plus), et de la remarquable homogénéité de leurs résultats en différents pays, au point qu'en 1996, il y a 13 ans, un célèbre éditorialiste du « Lancet « a pu écrire dans un numero ou apparaissait les résultats de 2 études fameuses :

« Il y a une évidence claire pour les responsables de santé publique; il faut utiliser ce test! »

Et c'est la que commence une course de lenteur, pour qu'après avoir été inscrit dans le Plan Cancer de 2003, le test soit, 12 ans après, utilisé par l'INCA dans le dépistage national du CCR qui vient à peine d'être étendu a tous les départements, l'Académie s'étant a ma connaissance peu émue de ce long délai !

Et c'est aujourd'hui que cette éminente Société s'émeut, en ce moment capital, crucial, où tout se met en place, où il y a d'énormes efforts à faire pour « ancrer » le dépistage, le faire accepter par les professionnels et par la population, c'est aujourd'hui que l'on vient nous dire : "STOP" on change de test , de méthode de lecture, comme on demanderait, par exemple, à un coureur qui commence une compétition de s' arrêter un long moment, pour changer de baskets, pour des plus performantes ! !

Pour imposer ce changement, tous les arguments sont utilisés, bons ou moins bons!
Le test est-il plus moderne? Oui. Est-il plus sensible ? Oui, un peu. Est-il plus spécifique? A peine. Il se prête a une lecture automatique ? Oui, mais il est plus cher ! La conservation des échantillons pose problème, etc.

Tout cela est intéressant, mérite confirmation et comparaisons, ce que l'INCA a déjà entrepris de faire, sans attendre la dizaine d'années qui ont séparé la validation hyper-robuste de l'Hemoccult et de son début d'utilisation à échelle nationale. D'ailleurs, paradoxalement le communiqué académique qui réclame l'utilisation en urgence indique que "les conditions optimales d'utilisation du nouveau test immunologique devront etre AFFINEES!! "

Comment donc expliquer cette exigence et cette accélération d'un processus d'évaluation comparative qui est engagé ? Et pourquoi cette "diabolisation" de l'Hemoccult, qui peut nuire au développement de la campagne elle-même ?

Une hypothèse ? N'est-ce pas là le témoignage final de l'hostilité systématique de certains biologistes libéraux qui, dés les années 1999-2000, bien avant qu'on s'intéresse sérieusement aux tests immunologiques, manifestaient bruyamment contre ce test qui n'était pas dans leur « panoplie ».

Je cite dans la littérature syndicale biologique de cette époque :
« Ce dépistage ( l'Hemoccult ) n' a reçu aucun consensus scientifique »
« la méthode n'est pas valide »
« on peut regretter le choix du Ministre «
« Ne parlez pas de qualité! »

Ce discours de dénigrement de nombreux biologistes libéraux ayant en 2003 gagné l'Académie de Pharmacie et en 2004 , avec les mêmes chantres, l'Académie de Médecine

Peut-on, en 2009, retrouver un peu de calme et de sérénité à un moment du dépistage où une nouvelle rivalité, celle des endoscopistes et des spécialistes de l'imagerie se dessine !

Aucun commentaire: